Page:Ramayana trad Hippolyte Fauche vol1.djvu/348

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Hanoûmat eut à peine entendu ces grandes paroles de Sougrîva, qu’il s’élança de la montagne, où les racines des arbres puisaient leur nourriture, et se porta d’un saut jusqu’au lieu où marchaient les deux Raghouides.

Le noble singe, qui possédait la force de la vérité, ce messager à la grande vigueur dépouilla ses formes de singe ; il revêtit les apparences d’un religieux mendiant, et, commençant par les flatter suivant l’étiquette, il adressa aux deux héros ce langage insinuant : « Pénitents aux vœux parfaits, vous qui ressemblez au roi des Immortels, comment, anachorètes des bois, vos grandeurs sont-elles venues dans cette contrée où vos pas jettent l’épouvante parmi les troupes des gazelles et les autres habitants des forêts ; vous, ascètes, de qui les yeux contemplent de tous côtés les arbres nés sur les rives de la Pampa, et qui n’êtes pas en ce moment le moins bel ornement de cette rivière aux ondes fraîches ? Qui êtes-vous donc, vous, qui, remplis de force, êtes revêtus d’un valkala ; vous, héros à la couleur d’or, qui, avec le regard du lion, ressemblez encore au lion par une vigueur sans mesure et tenez à vos longs bras des arcs pareils à l’arc même d’Indra ?

« Vous, qui possédez la beauté, la richesse des formes et la splendeur, vous, les plus magnanimes des hommes, qui ressemblez aux plus magnifiques éléphants, et de qui la démarche fière me rappelle ces nobles animaux dans l’ivresse de rut ?

« Cette reine des montagnes rayonne de votre lumière ! Comment êtes-vous arrivés dans cette contrée, vous, qui méritez un empire et me semblez être des Immortels ? Vous, qui avez des yeux comme les pétales du lotus ; vous au front de qui vos cheveux en djatâ forment un dia-