Page:Ramayana trad Hippolyte Fauche vol2.djvu/120

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fougueux de ses bras et de ses cuisses, les singes contents de s’élancer à l’envi de tous les côtés.

Déployant sa plus grande légèreté et d’une vigueur que doublait sa joie, Hanoûmat, à la vive splendeur, traversa de nouveau l’Océan par le milieu.

Le grand et fortuné quadrumane, voyageur aérien, s’avançait ainsi dans le ciel même, séjour accoutumé du vent, et sa fougue arrachait, pour ainsi dire, les bornes aux dix points de l’espace.

Remuant les masses de nuages et les traversant mainte et mainte fois, on le voit comme la lune, tantôt il apparaît à découvert, et tantôt il disparaît caché.

À la vue du grand singe, qui semblable à une masse de feu précipitait sa course vers eux, tous les simiens alors se tinrent, les mains réunies en coupe à leurs tempes. Descendu sur la haute montagne avec une rapidité extrême, le Mâroutide prit enfin pied sur la cime, hérissée de grands arbres. Alors tous les chefs des singes environnent le magnanime Hanoûmat et se tiennent auprès de lui, tous d’une âme joyeuse. Ils honorent le singe très-distingué, fils naturel du Vent, et lui offrent des présents, du miel et des fruits. Les uns d’éclater en joyeux applaudissements ; les autres poussent des cris de plaisir, ceux-là se balancent de contentement sur les branches des arbres.

Hanoûmat à la puissante vigueur salua, inclinant son corps, le grand singe Djâmbavat à la vieillesse reculée et le prince de la jeunesse Angada.

Quand il eut reçu d’eux les révérences et les honneurs, qu’il méritait justement, le vaillant quadrumane leur annonça brièvement sa nouvelle : « J’ai vu la reine ! » À ces mots du fils de Mâroute : « J’ai vu la reine ; » ces