Page:Ramayana trad Hippolyte Fauche vol2.djvu/130

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de me suivre, puisque vous avez terminé votre expédition. »

À peine ont-ils ouï Angada émettre une aussi noble parole, tous les singes à la grande vigueur de s’écrier, l’âme ravie de joie : « Qui parlera jamais de cette manière, s’il tient le sceptre, ô le plus éminent des singes ? En effet, aveuglé par l’ivresse de la puissance : « Je suis tout ! » Voilà quelle est toujours la pensée d’un roi. »

« Bien ! fit Angada ; je pars ! » et, cela dit, le singe prit son essor au milieu des airs. Tous les principaux des singes mirent leur vol à la suite de son vol, et, comme une nuée de pierres lancée par des machines, ils dérobaient aux yeux l’atmosphère.


Quand Sougrîva, le monarque des simiens, eut appris l’arrivée des singes, il dit à son allié Râma aux yeux de lotus, au cœur battu par le chagrin : « Console-toi, s’il te plaît ! on a vu Sîtâ ! autrement, il serait impossible que les singes revinssent ici, après qu’ils sont restés absents au delà du temps prescrit.

« Console-toi, Râma, fils charmant de Kâauçalyâ ! ne t’abandonne pas au chagrin ! On a vu ta Sîtâ, le fait est certain, et ce n’est pas un autre qu’Hanoûmat ! »

Dans ce moment, l’on entendit au sein des cieux retentir de joyeuses clameurs : c’étaient les singes, qui, fiers des exploits d’Hanoûmat et criant, s’avançaient vers Kishkindhyâ et semblaient ainsi lui envoyer devant eux la nouvelle de leur succès. À l’ouïe de ces acclamations, le monarque des simiens releva sa grande queue et sentit la joie inonder son âme.

Arrivés au mont Prasravana, les nobles singes courbent la tête devant Râma et devant le héros Lakshmana ;