Page:Ramayana trad Hippolyte Fauche vol2.djvu/172

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Lakshmana à l’immense vigueur, Sougrîva d’une splendeur éblouissante et Vibhîshana, ton frère.

« Les voilà donc, ces héros quadrumanes, arrivés sous les murs de notre Lankâ inexpugnable. On ne trouve pas la fin de cette armée, qui a passé déjà et qui passe maintenant la mer sous la protection de Râma, qui semble, sire, un de ces Dieux préposés à la garde du monde. Loin d’ici la guerre ! Que la paix soit résolue ! Rends sa Mithilienne au fils du roi Daçaratha. »


Quand il eut ouï ces paroles justes, hardies, bien dites par Sârana, le roi de lui répondre en ces termes : « Je ne rendrais pas même Sîtâ par la crainte du monde entier, les Dânavas, les Gandharvas et les Dieux vinssent-ils à fondre sur moi ! »

À ces mots, Râvana, plein d’une bouillante colère, se leva du siège royal et, poussé par le désir de voir, il monta, rapide, sur le faîte de son palais, qui avait la blancheur de la neige et dont la hauteur eût égalé plusieurs palmiers, l’un sur l’autre étagés. Flamboyant de tout son corps, il abaissa les yeux sur la terre, et, accompagné de ces deux espions, il contempla cette grande armée. Il vit, et la mer, et les montagnes couvertes de héros simiens, et les contrées de la terre bien remplies de singes. Quand il eut considéré cette armée de quadrumanes, immense, incalculable, sans terme, le monarque fit ces demandes à Sârana :

« Qui sont parmi eux les enfants des Dieux ? Qui sont réduits à des forces purement humaines ? Qui sont ici les singes de qui Sougrîva écoute les conseils ? Qui sont les chefs des chefs ? Indique-moi promptement, Sârana, les singes qui sont ici les généraux ? »