Page:Ramayana trad Hippolyte Fauche vol2.djvu/219

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ses multitudes de flèches à l’empennure embellie d’or.

Sur ces entrefaites, le fils du Vent, Hanoûmat à la grande splendeur, voyant Râvana lancer partout ses projectiles, s’était avancé contre lui.

Il s’approcha du char et, levant son bras droit, il fit trembler ce héros : « Eh quoi ! les singes t’inspirent de la crainte, lui dit le sage Hanoûmat, à toi, qui as pu briser les Nâgas et les Yakshas, les Gandharvas, les Dânavas et les Dieux, grâce à ce que la faveur obtenue de Brahma te mit de leur côté à l’abri de la mort !

« Ce bras de moi à cinq rameaux, ce bras droit que je tiens levé, arrachera de ton corps l’âme qui l’habite et dont il fut trop longtemps le séjour ! »

À ces mots d’Hanoûmat, Râvana au terrifiant courage lui répondit en ces termes, les yeux rouges de colère : « Sus donc ! attaque-moi sans crainte ! couvre-toi d’une solide gloire ! je n’éteindrai ta vie qu’après avoir expérimenté ce que tu as de vigueur ! » À ce langage de Râvana le fils du Vent répondit : « Souviens-toi que c’est moi qui naguère t’enlevai ton fils Aksha ! » Sur ces mots, le vigoureux monarque des Rakshasas, le Viçravaside à la splendeur flamboyante, asséna au fils du Vent un coup de sa paume dans la poitrine. À ce rude choc, le singe alors chancelle un instant ; mais, saisi de colère, il frappe également de sa paume l’ennemi des Immortels.

Sous le coup violent de ce quadrumane impétueux, le monarque aux dix têtes fut secoué comme une montagne dans un tremblement de terre. À l’aspect du Rakshasa ébranlé dans le combat par une paume vigoureuse, les Démons et les Dieux, les Siddhas, les Tchâranas et les plus grands saints poussent à l’envi des cris de joie. Quand il eut repris le souffle : « Bien, singe ! tu as de la