Page:Ramayana trad Hippolyte Fauche vol2.djvu/233

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dans les cieux ; il en est qui grimpent sur les arbres ; il en est qui plongent dans l’Océan. Ceux-ci de gravir sur les montagnes, ceux-là de se réfugier dans les cavernes ; en voici qui tombent ; en voilà qui ne se tiennent plus en bon ordre. Voyant les simiens rompus ; « Arrêtez, singes ! leur crie Angada ; combattons ! Que vous sert-il de fuir ?

« Si nous sauvons nos vies par la fuite, rompus en si grand nombre sous le bras d’un seul, notre renommée dans la guerre est à jamais perdue ! »

Aussitôt neuf généraux des armées quadrumanes, tenant levées de pesantes roches, courent sur le géant à la grande vigueur. Mais, rompus par le corps du géant, les rochers, pareils à des montagnes, ne broyent sous leur chute que son drapeau, son char, ses ânes et son cocher. Le héros en toute hâte se jette à bas du char, tenant levée sa lance, et s’envole rapidement au milieu des airs, tel qu’une montagne ailée.

Il se promenait dans les armées des singes, foulant aux pieds les guerriers, comme un vigoureux éléphant, ses tempes baignées par une sueur de rut, brise de ses piétinements une forêt de roseaux.

En ce moment du combat, Nîla de lancer une cime de montagne à Koumbhakarna ; mais celui-ci voit arriver cette masse et la frappe de son poing. Sous l’atteinte de ce vigoureux coup, le sommet de montagne se brisa et tomba sur la face de la terre, en semant des étincelles et dispersant des flammes.

On vit alors des milliers de simiens se précipiter à la fois contre le géant ; et, grimpant sur Koumbhakarna, ils escaladèrent le colosse, tels qu’on eût cru voir des collines s’élever sur une montagne.