Page:Ramayana trad Hippolyte Fauche vol2.djvu/253

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perdit son inquiétude et prit un aspect souriant. Aussitôt que ce Démon aux œuvres méchantes eut succombé, l’auguste Indra se réjouit avec tous les principaux Dieux ; les cieux et les eaux deviennent purs ; les Dânavas et les Dieux se félicitent. Une fois mort cet impie, qui portait l’épouvante dans tous les mondes, les Gandharvas, les Dieux et les Dânavas marchent de compagnie et proclament joyeux : « Que les Brahmes désormais se promènent sans inquiétudes, leur ennemi n’est plus ! »

De leur côté, les chefs des troupeaux quadrumanes, ayant vu frapper de mort dans le combat ce prince des Rakshasas, doué d’une irrésistible vigueur, poussent à l’envi des cris de joie. Se balançant, jetant des cris, se glorifiant, tous les singes s’étaient approchés et formaient un cercle autour du rejeton vaillant de Raghou, qui avait si bien touché le but. Remuant leurs queues, battant des mains, ils criaient à l’envi ces mots : « Victoire à Lakshmana ! » L’âme remplie de joie et s’embrassant les uns les autres, ils échangeaient entre eux différentes histoires concernant ce noble frère de l’aîné des Raghouides.

Les membres arrosés de sang, le guerrier puissant avait eu le corps sillonné de blessures dans ce combat par le terrible Rakshasa. Le vigoureux Lakshmana à la vive splendeur s’en revint, l’âme dans la joie, appuyé sur Vibhîshana et sur le singe Hanoûmat au lieu où l’attendaient Râma et Sougrîva.

« Qu’est-il arrivé ? » dit Râma, interrogeant Lakshmana, son frère. Alors, comme s’il en avait perdu le souvenir, ce héros ne raconta point lui-même la mort d’Indradjit au magnanime Raghouide. « Mais la tête du Râvanide fut coupée, dit Vibhîshana, par l’intrépide Lakshmana ! » Et, joyeux, le noble transfuge exposa toute