Page:Ramayana trad Hippolyte Fauche vol2.djvu/275

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— « Dans la terre de qui ? répondent à ces paroles entendues les Gandharvas à la grande force. Et de quel autre que de Hâhâ et de Hoûhoû, ces deux magnanimes Gandharvas, sommes-nous les serviteurs ? Qu’on mette donc à mort, sans délai, ce singe lui-même, le plus vil de sa race ! » À ces mots, les vigoureux Gandharvas l’environnent, et, remplis de fureur, le chargent de coups avec les poings et les pieds, avec des massues et des épées. Battu par ces Génies, orgueilleux de leurs forces, Hanoûmat, sans penser à leurs coups, s’enflamma de colère et les mit en désordre aussi vite que le feu dévore une meule d’herbes sèches. Il tua dans un clin d’œil tous ces trente millions de robustes guerriers.

Ensuite le singe, fils du Vent, parcourut à la recherche du simple cette montagne céleste, remplie d’arbres et de lianes, séjour des tigres et des lions. Il eut beau chercher, tout rempli d’impatience, il ne put trouver cette plante salutaire. Enfin le noble singe entoura de ses bras et déracina, comme en se jouant, l’inébranlable plateau de cette montagne, large de cinq et longue de sept yodjanas sur dix en hauteur, retraite aimée par toutes les sortes de volatiles, embellie de la présence des Kinnaras, enrichie de métaux variés, ombragée d’arbres différents et chargés de fleurs ; cette montagne, pleine de lions et de gazelles, hantée des éléphants et des tigres, qui versait partout dans ses grottes une eau semblable à des perles, qui se couronnait de maintes et maintes fleurs, qui prêtait çà et là des sièges aux Vidyâdharas et aux Génies Ouragas, où des lianes s’enroulaient à l’entour des arbres divers, où maint oiseau s’ébattait dans toutes les variétés du vol.

Déracinée avec tant de vigueur par l’auguste fils du