Page:Ramayana trad Hippolyte Fauche vol2.djvu/312

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allumées, comme une victime, que l’on jette dans le feu du sacrifice.

À ces cris des peuples : « Hélas ! hélas !  » Râma, le devoir incarné, mais l’âme courroucée, demeura un moment les yeux troubles de larmes. Soudain Kouvéra, le roi des richesses, Yama avec les Mânes, le Dieu aux mille regards, monarque des Immortels, et Varouna, le souverain des eaux, le fortuné Çiva aux trois yeux, de qui le drapeau a pour emblème un taureau, l’auguste et bienheureux créateur du monde entier, Brahma, et le roi Daçaratha, porté dans un char au milieu des airs et revêtu d’une splendeur égale à celle du roi des Dieux, tous d’accourir ensemble vers ces lieux. Tous, se hâtant sur leurs chars semblables au soleil, ils arrivent sous les murs de Lankâ.

Ensuite, le plus éminent des Immortels et le plus savant des esprits savants, le saint créateur de l’univers entier, étendit un long bras, dont sa main était la digne parure, et dit au Raghouide, qui se tenait devant lui, ses deux mains réunies en coupe : « Comment peux-tu voir avec indifférence que Sîtâ se jette dans le feu d’un bûcher ? Comment, ô le plus grand des plus grands Dieux, ne te reconnais-tu pas toi -même ? Quoi ! c’est toi qui es en doute sur la chaste Vidéhaine, comme un époux vulgaire ! »

À ces mots du roi des Immortels, Râma, joignant ses deux mains aux tempes, répondit au plus éminent des Dieux : « Je suis, il me semble, un simple enfant de Manou, Râma, le fils du roi Daçaratha. S’il en est d’une autre manière, daigne alors ton excellence me dire qui je suis et d’où je proviens. » Au Kakoutsthide, qui parlait ainsi : « Écoute la vérité, Kakoutsthide, ô toi de qui