Page:Ramayana trad Hippolyte Fauche vol2.djvu/324

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Djatâyou à la grande force, ton défenseur, qui tomba sous les coups de Râvana.

« Voilà, femme au charmant visage, voilà enfin notre chaumière de feuillage, d’où Râvana, le monarque des Yâtavas, osa t’enlever, malgré ta résistance. C’est là que vint s’offrir à nos yeux Çoûrpanakhâ, cette Rakshasî terrible, à qui Lakshmana, reine, coupa le nez et les oreilles.

« Maintenant, c’est l’amœne et délicieuse Godâvarî aux limpides ondes, qui nous apparaît avec l’ermitage d’Agastya, entouré de bananiers.

« Ces chaumières que tu vois là-bas, femme à la taille svelte, sont les habitations des ascètes, qui ont pour chef le noble Atri, flamboyant à l’égal du feu même ou du soleil.

« Le toit qui se montre ici, Vidéhaine, c’est le grand ermitage d’Atri, le révérend anachorète, de qui l’épouse Anasoûyâ t’avait donné un fard merveilleux. Cette montagne plus loin, c’est le Tchitrakoûta, où le fils de Kêkéyî vint m’apporter ses vaines supplications. Ce fleuve qui roule au pied, c’est la sainte Mandâkinî aux ondes très-limpides, où j’offris aux mânes de mon père une oblation de racines et de fruits.

« Voici maintenant l’Yamounâ, rivière charmante aux bois variés, et l’ermitage de Bharadwâdja, près d’un lieu béni pour les sacrifices. Cet autre cours d’eau, Sîtâ, c’est la Gangâ, qui roule ses flots dans trois lits ; et voici la ville même de Çringavéra, où demeure Gouha, mon ami. À présent, vois-tu, femme à la taille déliée, cet ingoudi ; c’est là, c’est à son pied, que nous avons couché la première nuit, après que nous eûmes traversé la Bhâgirathî.