Page:Ramayana trad Hippolyte Fauche vol2.djvu/326

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caressante : « Grâce à ton aide, on a terminé heureusement une guerre d’une extrême difficulté. »

Alors Çatroughna, s’étant incliné devant Râma, puis devant Lakshmana, vint saluer ensuite avec modestie les pieds de Sîtâ.

Râma, s’étant approché de sa mère, enchaînée à l’observance d’un vœu, les yeux noyés de larmes, pâle, maigre, déchirée par le chagrin, se prosterna, lui toucha les pieds et remplit de joie à sa vue le cœur de sa mère. Cette révérence faite, il s’inclina devant Soumitrâ et devant l’illustre Kêkéyî. De là, il s’avança près de Vaçishta, environné des ministres, et courba son front devant lui, comme il l’eût courbé devant Brahma l’éternel.

Les citadins, qui s’étaient approchés en troupes, purent alors contempler Râma. « Sois le bienvenu, prince aux longs bras, fils chéri de Kâauçalyâ ! » disaient à Râma tous les habitants de la cité, joignant les mains à leurs tempes. Le frère aîné de Bharata voyait, tels que des lotus épanouis, ces andjalis par milliers que les citadins lui présentaient à son passage.

En ce moment, à la voix de Râma, le char d’une grande vitesse, attelé de cygnes et rapide comme la pensée, descendit sur le sol de la terre. Ensuite, ayant pris les deux sandales, Bharata, qui savait le devoir, les chaussa lui -même aux pieds du monarque des hommes ; et, ses mains réunies au front, il dit à Râma : « Par bonheur, maître, tu te souviens encore de nous, qui sommes restés sans maître si longtemps. Par la crainte et sur la défense de ta majesté, personne, qui en eût besoin, n’a dérobé un fruit dans ton absence. Tout cet empire est à toi ; c’est un dépôt que je te rends. Aujourd’hui le but de ma naissance est rempli et mes vœux sont comblés,