Page:Ramayana trad Hippolyte Fauche vol2.djvu/334

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À ces mots, la dame aux yeux noirs donna le collier au fils du Vent. Et le prince des singes, Hanoûmat, resplendit, avec ce collier, tel qu’une montagne avec une ceinture de nuées blanches, dont les rayons de la lune jaunissent le sommet.

Ainsi honorés, leurs désirs accomplis, gratifiés de magnifiques pierres fines, mis aux premières places avec politesse, comblés de biens et d’hommages, partirent, ayant séjourné là quelques heures, tous les ours, les Rakshasas et les singes, l’âme peinée de quitter Râma.

Le héros né de Raghou dit au fils du Vent sur le point de partir lui-même : « Hanoûmat, prince des singes, je ne t’ai pas récompensé comme il faut. Choisis donc une grâce ; car le service que tu m’as rendu est bien grand. » À ces mots, des larmes de joie troublant ses yeux, celui-ci dit à Râma : « Que mon âme reste jointe à mon corps, sire, aussi longtemps qu’il sera parlé de Râma sur la terre ; je demande cette grâce, si tu veux m’en accorder une. »

À peine eut-il articulé ces mots que Râma lui fit cette réponse : « Qu’il en soit ainsi ! La félicité descende sur toi ! Jouis de la vie, sans maladie, sans vieillesse, toujours vigoureux et jeune, aussi longtemps que la terre soutiendra les mers et les montagnes ! »

La Mithilienne alors de lui faire aussi une grâce non-pareille : « Que les différentes choses à manger, fils de Mâroute, se présentent d’elles-mêmes à toi sur la terre ! Que les chœurs des Apsaras, les Gandharvas, les Dânavas et les Dieux t’honorent comme un Immortel en tous lieux où tu seras. Que partout il naisse pour l’amour de toi ou ruisselle à ton gré, quadrumane sans péché, des fruits pareils à l’ambroisie et des ondes limpides ! »