d’Ashley[1], toutes réserves faites d’ailleurs sur des formules fâcheusement empruntées par eux à l’historisme. Les descriptions des mécanismes sociaux tels qu’il en fonctionne actuellement, n’ont pas été davantage jugées indignes d’étude et d’attention : et c’est ainsi que Bagehot (1826-1877) s’est illustré en initiant le public à la connaissance des procédés et des transformations du marché financier de Londres, par son livre fameux Lombard street ou la Rue des Lombards[2].
Les traditions de l’économie classique étaient alors continuées par Fawcett (1833-1884), professeur à l’Université de Cambridge[3], par Alfred Marshall[4], qui lui succéda dans la même chaire, et par Sidgwick[5]. Ce que M. Marshall apporte de nouveau — au moins les idées sur lesquelles il jette heureusement le plus de lumières — c’est, d’une part, la complexité de nos mobiles d’action et le concours de l’influence éthique mêlée aux calculs de l’intérêt (ce qui sera, du reste, repris par l’école historique allemande) ; d’une autre, le caractère plutôt approximatif que rigoureusement limité des définitions et des formules économiques[6].
C’était aussi le temps où l’Angleterre, pays d’origine du benthamisme et du ricardisme, voyait elle-même un esprit nouveau pénétrer graduellement dans ses chaires et ses écoles. L’idée de la société et des devoirs qui en unissent les membres entre eux, commençait à tenir une plus grande place. Un des initiateurs de ce mouvement avait été Tho-
- ↑ Ashley, English economic history and theory ; — Thorold Rogers, Histoire de l’agriculture et des prix ; Histoire du travail et des salaires en Angleterre depuis le XIIIe siècle ; Interprétation économique de l’histoire.
- ↑ Sur Bagehot, voyez Price, History of political economy in England, ch. vi.
- ↑ Free trade and protection, 1878 ; — Manual of political economy, 1883, etc.
- ↑ Principles of economics, 1890, etc. — La traduction, par M. Sauvaire Jourdan, est en cours de publication.
- ↑ Principles of political economy, 1883.
- ↑ Voyez par exemple la discussion sûr le point de savoir si la terre est un capital ou un agent naturel (Op. cit., pp. 291 et s.).