Page:Rambert - Études littéraires, t1, 1890.djvu/213

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ce problème, demeure incomplète, partant obscure.

Cette lacune est sérieuse. Grâce aux travaux de la philosophie dans ce siècle et dans le siècle précédent, l’attention s’est portée sur le problème de la connaissance plus que sur tout autre. Le christianisme a été spécialement attaqué de ce côté-là par les écoles les plus diverses. Si l’apologie veut suivre et dominer le mouvement des esprits, il faut qu’elle complète Pascal en ce point. Les progrès de la pensée moderne n’eussent-ils fait que rendre cette lacune plus saillante, c’en serait assez pour que l’œuvre de Pascal ne répondît plus à tous les besoins de notre époque.


De quelque manière que l’on envisage ce que l’on appelle le scepticisme de Pascal, on doit reconnaître que l’auteur des Pensées nous donne en faveur du christianisme d’autres raisons que l’impossibilité de découvrir la vérité et d’atteindre à la certitude par nos ressources propres.

Ces raisons ont-elles conservé toute leur force ? L’étude de la nature humaine conduit Pascal à s’attacher surtout à deux grands faits qui sont, en réalité, les deux colonnes de toute la doctrine chrétienne ; je parle de la chute qui explique notre misère, et de la venue d’un réparateur divin chargé de rendre à l’homme sa grandeur primitive. Ce sera sur ces deux faits seulement que porteront nos re-