Page:Rambert - Études littéraires, t1, 1890.djvu/214

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marques, ou plutôt sur la manière dont ils sont établis par Pascal. Nous n’avons nullement l’intention, je prie le lecteur de vouloir bien s’en souvenir, de discuter la réalité de la chute, ni la divinité de Jésus-Christ. Nous nous demandons seulement, si le progrès des études historiques et philosophiques a laissé subsister intacte l’argumentation de Pascal.


Deux choses convainquent Pascal de la déchéance de l’humanité : le juste rapport qui existe entre cette doctrine et les contradictions de la nature humaine le dispose à l’accepter ; la force des témoignages dont s’appuie la divinité des Livres sacrés, les seuls livres qui l’aient nettement établie, achève de le convaincre.

L’idée de la chute concorde sans doute avec les phénomènes que présente le cœur humain ; elle explique quelques-unes de ces étonnantes contradictions ; mais les explique-t-elle toutes ? explique-t-elle au moins toutes celles qu’a signalées Pascal ? Rappelons nos souvenirs :

Pascal a parlé d’un besoin de justice qui ne peut pas être satisfait. La chute expliquera-t-elle cette singulière anomalie ? Il le semble.

Pascal a parlé d’une soif de bonheur que l’homme ne réussit pas à étancher. Cette seconde anomalie peut-elle s’expliquer aussi par la chute. Il le semble.