Page:Rambert - Études littéraires, t1, 1890.djvu/288

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l’insuffisance des documents, voilà ce qu’a tenté M. Renan, non sans un effort calculé et d’ingénieuses adresses, qui compromettent parfois la simplicité de l’inspiration. Certes, il est impossible de ne pas se souvenir de la Vie de Jésus quand on lit un ouvrage quelconque de M. Renan ; mais peut-être est-il surtout important de se souvenir, en lisant la Vie de Jésus, de plusieurs autres écrits signés de son nom. Il en est qui le montrent dans une situation plus simple, et le font saisir plus au naturel. J’indiquerai en première ligne son étude sur la Poésie des races celtiques, où l’art et la science se combinent également, mais avec plus d’aisance, et en un sujet vers lequel M. Renan se sentait attiré par de secrètes et profondes sympathies ; puis son article intitulé : Les sciences de la nature et les sciences historiques, dans lequel il a esquissé une vaste épopée philosophique, rêve hardi, conception aussi grandiose qu’originale, qui semble la nébuleuse au sein de laquelle se condensent au fur et à mesure ses études sur des sujets plus précis ; enfin son article sur Béranger, publié il y a plusieurs années déjà dans le Journal des Débats, et auquel il vient de donner un nouvel intérêt d’actualité en le reproduisant dans le volume des Questions contemporaines.

Ce dernier article, le seul dont nous voulions parler aujourd’hui, est ce que M. Renan a écrit de plus naïf, de plus involontaire, par conséquent de plus