Page:Rambert - Études littéraires, t1, 1890.djvu/384

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cadres et les lieux communs de l’ancienne rhétorique, et c’est à peine s’il a plus de respect pour les spéculations de cette rhétorique moderne, qui a pris le grand nom d’esthétique. Ces diverses réactions sont nées d’un besoin toujours plus vif de saisir les réalités vivantes et d’en finir avec les mots. Si l’on en croit Bossuet, la vérité ne serait autre chose que ce qui est ; seulement l’illustre évêque l’entendait à la manière des théologiens de son temps ; il distinguait entre les réalités, reléguant les unes dans le néant, élevant les autres à la dignité de l’absolu. L’esprit moderne ne distingue plus ou distingue mal. Tout ce qui est réel est réel, et par les mille voix qui lui servent d’organes, il ne cesse de nous répétei : « Point de dogmes, des faits ; point de raisonnements, des observations ; point d’espèces, des formes ; point de règles, des œuvres. La vérité, c’est ce qui est ! »

Je ne sais si ces tendances diverses et parallèles aboutiront toutes à des résultats également heureux ; je ne sais non plus s’il existe entre elles une solidarité assez étroite pour qu’il soit impossible de les séparer et qu’on en soit réduit à les approuver ou à les condamner en bloc. Je me borne à en constater l’analogie évidente. Elles représentent dans des domaines différents ce qu’on a coutume d’appeler le scepticisme de notre époque.

Pour les personnes qui, au lieu de s’en tenir à