Page:Ramuz - Aline, 1905.djvu/114

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Pendant la nuit, la pluie cessa. Le ciel secoua ses nuages comme un oiseau ses plumes. Au matin, les ruisseaux décrurent. Puis le soleil sortit. Les limaces sur les chemins étiraient leurs rubans de soie.

Lorsque Aline aperçut Julien, elle courut à sa rencontre, elle disait :

— Ah ! te voilà, quel bonheur ! c’est bien long, trois jours.

Il répondit :

— Hein ? quelle pluie !

Le talus était trempé et le sol glissant. Il reprit :

— On ne pourra pas rester là.

— Crois-tu ?

— On serait dans l’eau.

— Qu’est-ce qu’on va faire ? dit-elle.

— On ira faire un petit tour.

— Rien que ça !