Page:Ramuz - Aline, 1905.djvu/149

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quèrent. Elle tomba sur une chaise. Elle tenait sa tête dans ses mains.


Henriette eut de la peine à comprendre. Une fois qu’elle eut compris, ce fut fini. Son amour allait à rebours. Il y a un amour sévère et rude qui châtie. Quand on est honnête, on a des enfants honnêtes. Elle eut d’abord une grande colère ; elle disait :

— Es-tu ma fille ?

Et puis cette colère lui durcit le cœur.

— Une fille, une seule, et la voilà ! Je devrais te dire : « Va voir ailleurs comme il y fait. » Je te garde, mais va droit à présent, si tu vas courbe…

Elle ferma la porte. Les idées se dressaient dans sa tête comme le bois vert dans le feu ; elle remuait les bras et toute