Page:Ramuz - Aline, 1905.djvu/186

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l’aidait. Le médecin venait aussi. Mais que faire ? Quand la maladie est là, que peut-on contre elle ? Les remèdes trompent le mal. On les prend pour les prendre et les docteurs font des ordonnances, mais est-ce qu’on sait où on va ? Les médecins ne sont pas les plus forts. La vie qui est venue sans qu’on le veuille s’en reva malgré nous, qui sommes peu de chose ; on se tord les mains ; et elle est partie. Et puis les tout petits qui n’ont pas de raison ne peuvent pas se défendre. Un jour, ils serrent les gencives, ils deviennent tout verts, et on dit : « Il est mort. »

— Voilà, disait la sage-femme, ça n’est rien pour les autres, mais quand on pense que c’est ce Julien qui est cause de tout ça !