Page:Ramuz - Aline, 1905.djvu/189

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qui seraient heureuses d’avoir un mari, mais les bonnes sont plus rares, et il faut bien des qualités. À la fin, pourtant, ils trouvèrent quelqu’un à leur convenance au village voisin. Celle qu’ils avaient choisie était riche et fille unique. Et, au commencement de mai déjà, Julien se fiança.

C’était le soir. La sage-femme dit en entrant :

— Il y a du nouveau et du beau. Voilà Julien qui vient de se fiancer.

Aline entendit de sa chambre. Elle sentit comme de la glace, puis comme du feu. Et, depuis ce moment, elle ne sut plus très bien ce qu’elle faisait.

D’abord le petit allait toujours plus mal. Il se refroidissait lentement. On avait beau chauffer des linges qu’on lui posait brûlants sur le ventre et mettre aussi des bouteilles d’eau bouillante autour du berceau, l’en-