Page:Ramuz - Aline, 1905.djvu/205

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— Faut-il qu’elle ait pourtant souffert !

Les femmes se montrèrent sur le cou l’anneau noir qu’avait fait la corde. Puis elles attachèrent une mentonnière autour de la tête pour retenir la mâchoire qui tombait. Et elles chuchotaient à cause d’Henriette. Ensuite, ayant lavé l’enfant et l’ayant enroulé dans des langes propres, elles le posèrent sur le lit à côté de sa mère. Et ils étaient là, la mère et l’enfant, comme le jour de la naissance.

Aline était pâle aussi comme ce jour-là, seulement son visage était calme, les traits s’étaient détendus, on n’aurait pas dit qu’elle avait tant souffert, il y avait une grand paix qui s’était posée ; et enfin ses oreilles étaient luisantes comme la cire. On avait joint ses mains sur sa poitrine, on entrevoyait ses yeux sous ses paupières mal closes. L’édredon à demi tiré cachait