Page:Ramuz - Aline, 1905.djvu/231

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Elle remettait la photographie à sa place. La maison faisait de l’ombre sur la route. Le facteur passait, ouvrant son sac de cuir, pour y chercher des lettres. Les vaches qu’on venait de traire allaient boire à la fontaine. Et un homme rentrait de la laiterie, sa hotte en fer sur le dos.


À l’automne, Julien se maria. On avait attendu la fin des récoltes, qui sont un temps où on a trop à faire pour se mettre en ménage. La mort d’Aline aussi avait été un mauvais temps. Le père et la mère Damon avaient dit comme les autres :

— C’est bien triste !

Au fond ils pensaient : « À présent, on est débarrassé pour tout de bon. » Seulement on avait parlé d’eux, et pas en bien, à ce moment. Alors Julien était parti