Page:Ramuz - Joie dans le ciel.djvu/61

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— Eh ! Chemin, est-ce qu’on peut entrer ?

Et ils entrent, disant à Chemin :

— Tu comprends, il commence seulement à voir. Et il n’a vu encore que les choses qui existent en réalité…

Alors, lui faisant une place :

— Arrive, Bé, mets-toi ici…

Parce que c’est encore une chose à apprendre ; ça n’existe pas véritablement, c’est de la peinture, c’est peint… ça n’existe pas dans la nature, ça existe dans le cœur de l’homme. C’est tiré par l’homme de son cœur d’homme, porté dehors par ses mains d’homme ; alors est-ce qu’il allait s’y reconnaître, Bé ?

Qui, en effet, pendant un moment n’a rien dit, pendant un moment n’a pas bougé, pendant un moment est resté immobile, laissant voir seulement un grand étonnement, avec aussi les