Page:Raoul - Trois satiriques latins, vol 1 Juvénal, 1842.djvu/386

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jonction lumen du vers nec tamen Antiochus, etc. N’est-il pas plus naturel de penser que an melior cum Thaida sustinet jusqu’à rides, n’a aucun rapport à la manière dont les Grecs jouent la comédie, et qu’il faut entendre ce passage à peu près comme il suit : « Nous pouvons louer ces défauts comme eux ; mais on ne nous croirait pas. Eux seuls ont l’art de persuader, tant ils jouent bien leur rôle ! Un comédien (ce n’est pas grœcus comœdus, mais comœdus romanus) représente-t-il mieux Thas, une matrone, Doris du sein des mers s’avançant toute nue ? Vous savez (nempe) que ce dernier rôle surtout, on le joue si naturellement qu’on croirait voir une femme au lieu de l’acteur. Et bien ! malgré cela (tamen), Antiochus, Stratoclès, Démétrius, Hémus, ces acteurs des pièces dont nous venons de parler, ne sont là, dans cet art, (illic) que des comédiens peu merveilleux. Il n’appartient qu’à un Grec de jouer la comédie. Vous riez, il éclate, etc. Nous ne sommes donc rien en comparaison. Non sumus ergo pares. » Qu’on traduise autrement ces 23 vers, et tout est disparate, décousu, inintelligible.

(07) À facie jactare manus, appliquer la main sur ses lèvres, et l’étendre ensuite sur l’objet de son respect, était un acte religieux ; de là le mot adorare, porter la main à la bouche ad os.

(08) Si nulla, etc. Il y a dans cette période trois circonstances qui vont en croissant selon les règles de la rhétorique, auxquelles Juvénal ne manque jamais, et dont la moins indécente répugne à la langue française.

(09) Presque tous les manuscrits portent Aulam resupinat amici. Cette leçon n’est pas intelligible. L’autre, qui est celle de l’ancien scholiaste, termine vigoureusement la gradation.

(10) Facinus majoris abollae. Un crime commis sous un manteau