Page:Raoul - Trois satiriques latins, vol 1 Juvénal, 1842.djvu/389

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SATIRE IV


1. (01) Quel est le motif de ce mépris de Crispinus pour les veuves ? Est-ce parce qu’elles ne lui offrent que des plaisirs trop faciles, ou bien parce que ces plaisirs ne seraient point criminels ? Il est probable que c’est pour l’une et pour l’autre cause.

2. (02) Les Romains, pendant les chaleurs de l’été, et dans les temps de pluie, se faisaient traîner sur des chars ou porter en litière par leurs esclaves, sous les immenses portiques qui servaient à l’ornement et à la commodité de leurs palais.

Les jardins des Romains, dans le temps de leur opulence, offraient en spectacle, au centre même de la ville, non seulement des terres labourables, des viviers, des vergers, des potagers, des parterres, mais encore de superbes palais et de magnifiques maisons de plaisance, faites pour s’y reposer agréablement du tumulte des affaires. Jam pridem hortorum nomine, in ipsa urbe, delicias, agros, villas que possident. Pline, lib. 29, cap. 4.

3. (03) Six grands sesterces, ou six mille sertercii nummi. Ce que les Romains appelaient mullus surmulet, était un poisson de mer dont ils étaient si friands qu’ils allaient le pêcher dans les pays les plus lointains. Un surmulet de six livres est évidemment une expression hyperbolique. Pline prétend qu’il n’y en a point qui excèdent deux livres. Horace, cependant, semble indiquer qu’il peut s’en trouver qui pèsent jusqu’à trois.

............ laudas, insane, trilibrem

Mullum, in singula quem minuas pulmenia necesse est.

Lib. 2, sat. 2, v. 23.

4. (04) La vie et la mort d’Apicius sont également héroïques. Après avoir dépensé, pour satisfaire sa gourmandise, environ cent millions de petits sesterces, il voulut enfin se faire rendre compte de sa fortune. Désespéré d’apprendre qu’il ne lui restait plus que le dixième de cette somme, il ne trouva d’autre ressource, pour ne pas mourir de faim, que de mettre un terme à ses jours, et il s’empoisonna.

5. (05) L’écorce du papyrus s’employait à plusieurs usages. Les Égyp-