Page:Rattazzi - Le piège aux maris, 1865.djvu/104

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jour, si je trouve quelque brave fille… vous me comprenez ? Je ne tiens pas à la dot, moi ! Ce qu’il me faut, c’est un petit minois bien propret, bien coquet, qui fasse bien derrière un comptoir. Ah ! si vous vouliez, – ajouta-t-il en baissant la voix… je…

En ce moment, il vit le vieux monsieur, la tête baissée, écoutant de ses deux oreilles. Vivement contrarié de cette indiscrétion, il saisit le journal abandonné par l’employé, et se mit à le parcourir tout en disant :

– Ah ! vous avez fini. Ce n’est pas dommage. La jeune fille ne put réprimer un sourire, et regarda le vieillard qui sourit aussi. Mais elle tomba de Charybde en Scylla, car le vieil employé nourrissait aussi une profonde passion pour la causette.

– Il me semble que vous êtes bien en retard ce matin, mademoiselle, dit-il. L’ouvrage ne va donc pas en ce moment ?

– Pardonnez-moi, monsieur. C’est l’heure à laquelle je viens toujours travailler…

– Ah ! il me semblait que vous passiez plus tôt.

– Je me suis donc trompé. Après cela, je vois tant de monde entrer ici le matin.