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Histoire philosophique

tions eſt de nourrir les armées. On leur laiſſe librement traverſer un camp, pour pourvoir aux beſoins d’un autre. Leurs perſonnes, leurs bêtes de ſomme, les proviſions même qui leur appartiennent : tout eſt reſpecté. S’il étoit prouvé que les vivres qu’ils conduiſent appartinrent à l’ennemi, on les retiendroit ; mais le reſte continueroit paiſiblement ſa marche.

Outre ces tribus, il y en a une cinquième qui eſt le rebut de toutes les autres. Ceux qui la compoſent exercent les emplois les plus vils de la ſociété. Ils enterrent les morts, ils tranſportent les immondices, ils ſe nourriſſent de la viande des animaux morts naturellement. L’entrée des temples & des marchés publics leur eſt interdite. On ne leur permet pas l’uſage des puits communs. Leurs habitations ſont à l’extrémité des villes, ou forment des hameaux iſolés dans les campagnes ; & il leur eſt même défendu de traverſer les rues occupées par des bramines.

Comme tous les Indiens, ils peuvent vaquer aux travaux de l’agriculture, mais ſeulement pour les autres caſtes ; & ils n’ont jamais des terres en propriété, ni même à ferme. L’hor-