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des deux Indes.
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fuyoient devant eux. Bientôt les vaiſſeaux des Maures, ceux du Zamorin & de ſes vaſſaux, n’osèrent plus paroître.

Les Portugais vainqueurs dans l’Orient, envoyoient, à tout moment, de riches cargaiſons dans leur patrie, où tout retentiſſoit du bruit de leurs exploits. Peu-à-peu les navigateurs de tous les pays de l’Europe, apprirent la route du port de Liſbonne. Ils y achetoient les marchandiſes de l’Inde ; parce que les Portugais qui les alloient chercher directement, les donnoient à plus bas prix que les négocians des autres nations.

Pour aſſurer ces avantages, pour les étendre encore, il falloir que la réflexion corrigeât, ou affermit, ce qui n’avoit été, juſqu’alors, que l’ouvrage du haſard, d’une intrépidité brillante, du bonheur des circonſtances. Il falloit un ſyſtême de domination & de commerce aſſez étendu, pour embraſſer tous les objets ; mais ſi bien lié, que toutes les parties du grand édifice qu’on ſe propoſoit d’établir, ſe fortifiâſſent réciproquement. Quoique la cour de Liſbonne eût puisé des lumières dans les relations qui lui venoient des Indes, & dans le rapport de ceux