grations furent une ſource de guerres. Les Perſes, ſoumis au deſpotiſme, ne vouloient ſouffrir, même ſur les bords de la mer, aucune eſpèce de peuple libre ; & les Satrapes du grand roi lui perſuadoient que tout devoit être eſclave. De là toutes les guerres de l’Aſie-Mineure, où les Athéniens s’étoient fait autant d’alliés ou de ſujets, qu’il y avoit de peuples inſulaires ou maritimes. Athènes agrandit ſon commerce par ſes victoires, & ſa puiſſance par ſon commerce. Tous les arts, à la fois, naquirent dans la Grèce, avec le luxe de l’Aſie.
C’eſt par les Grecs & les Carthaginois, que le commerce, l’agriculture & les moyens de la population, s’étoient introduits en Sicile. Rome le vit, en fut jalouſe, s’aſſujettit une iſle qui devoit la nourrir ; & après avoir chaſſé les deux nations rivales qui vouloient y régner, elle les attaqua l’une après l’autre. Du moment où Carthage fut détruite, la Grèce dut trembler. Mais Alexandre fraya la route aux Romains ; & il ſembloit que les Grecs ne puſſent être ſubjugués par une nation étrangère, qu’après avoir été vaincus par eux-mêmes. Dès que le com-