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Histoire philosophique
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qu’à quinze lieues du continent, en fut détachée dans des tems plus où moins reculés, par quelque grand effort de la nature. L’eſpace qui la sépare actuellement de la terre, eſt rempli de bas-fonds, qui empêchent les vaiſſeaux d’y naviguer. Dans quelques intervalles ſeulement, on trouve quatre ou cinq pieds d’eau qui permettent à de petits bateaux d’y paſſer. Les Hollandois, qui s’en attribuent la ſouveraineté, y tiennent toujours deux chaloupes armées, pour exiger les droits qu’ils ont établis. C’eſt dans ce détroit que ſe fait la pêche des perles, qui fut autrefois d’un ſi grand rapport. Mais on a tellement épuisé cette ſource de richeſſes, qu’on n’y peut revenir que rarement. On viſite, à la vérité, tous les ans le banc, pour ſavoir à quel point il eſt fourni d’huîtres ; mais, communément, il ne s’y en trouve aſſez que tous les cinq ou ſix ans. Alors la pêche eſt affermée ; &, tout calculé, on peut la faire entrer dans les revenus de la compagnie pour 200 000 l. Il ſe trouve ſur les mêmes côtes, une coquille appellée chanque, dont les Indiens de Bengale font des bracelets. La pêche en eſt libre ; mais le commerce en eſt excluſif.