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des deux Indes.
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Ces obſervations avoient ſans doute échappé à Golonefs, ditecteur-général de Batavia, lorſqu’il oſa avancer que l’établiſſement de Malabar, qu’il avoit long-tems régi, étoit un des plus importans de la compagnie. « Je ſuis ſi éloigné de penſer comme vous, lui dit le général Moſſel, que je ſouhaiterois que la mer l’eût englouti il y a un ſiècle ».

XVIII. Établiſſement des Hollandois au cap de Bonne-Eſpérance.

Quoi qu’il en ſoit, les Hollandois s’apperçurent, au milieu de leurs ſuccès, qu’il leur manquoit un lieu de relâche où ceux de leurs vaiſſeaux, qui alloient aux Indes ou qui en revenoient, puſſent trouver des rafraîchiſſemens. On étoit embarraſſé du choix, lorſque le chirurgien Van-Riebeck propoſa, en 1650, le cap de Bonne-Eſpérance, qui avoit été mépriſé mal-à-propos par les Portugais. Un ſéjour de quelques ſemaines, avoit mis cet homme judicieux, en état de voir qu’une colonie ſeroit bien placée à cette extrémité méridionale de l’Afrique, pour ſervir d’entrepôt au commerce de l’Europe avec l’Aſie. On lui confia le ſoin de former cet établiſſement. Ses vues furent dirigées ſur un bon plan. Il fit régler qu’il feroit donné un terrein convenable, à tout homme qui s’y voudroit