Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v10.djvu/111

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Le partage ne fut pas l’ouvrage d’un haſard aveugle. C’étoit l’aſſemblée générale qui régloit les poſſeſſions, c’étoit ſous ſon autorité qu’on en jouiſſoit. Elles ne furent d’abord accordées que pour une année. Ce terme ſe prolongea peu-à-peu, & s’étendit enfin à toute la vie. On alla même plus loin, lorſque les reſſorts du gouvernement furent relâchés entièrement ; & ſous les foibles deſcendans de Charlemagne, l’hérédité s’établit aſſez généralement. Cette uſurpation fut conſacrée par une convention ſolemnelle à l’élévation de Hugues-Capet au trône ; & alors, le plus deſtructeur de tous les droits, le droit féodal régna dans toute ſa force.

La France ne fut plus alors qu’un aſſemblage de petites ſouverainetés, placées à côté les unes des autres, mais ſans aucun lien. Dans cette anarchie, les ſeigneurs entièrement indépendans du chef apparent de la nation, opprimoient à leur gré leurs ſujets ou leurs eſclaves. Si le monarque vouloit s’intéreſſer pour ces malheureux, on lui faiſoit la guerre. Si ces malheureux eux-mêmes, oſoient quelquefois réclamer les droits de