Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v10.djvu/20

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dance, moins amoureuſe de la vérité que de la nouveauté, devoit lui donner des ſectateurs, quand il n’auroit pas eu tous les caractères propres à le faire reſpecter.

Le paganiſme démaſqué par la philoſophie, & décrié par les pères de l’égliſe, avec des temples aſſez nombreux, mais des prêtres qui n’étoient pas riches, croula de jour en jour, & céda la place au nouveau culte. Celui-ci pénétra dans le cœur des femmes par la dévotion qui s’unit ſi bien à la tendreſſe, & dans l’eſprit des enfans qui aiment les prodiges & la morale même la plus sévère. C’eſt par-là qu’il entra dans les cours, où tout ce qui peut devenir paſſion eſt sûr de trouver accès. Un prince qui, baigné dans le ſang de ſa famille, s’étoit comme endormi dans des bras impurs ; ce prince qui avoit de grands crimes & de grandes foibleſſes à expier, embraſſa le chriſtianiſme qui lui pardonnoit tout en faveur de ſon zèle, & auquel il donna tout pour être délivré de ſes remords.

Constantin au lieu d’unir à ſa couronne le pontificat quand il ſe fit chrétien, comme ils étoient unis dans la perſonne des empereurs, païens, accorda au clergé tant de