Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v10.djvu/212

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mais que tout eſt ſoumis au pouvoir des armes.

Heureuſement les hoſtilités de nos jours ne reſſemblent pas à celles des tems anciens. À ces époques éloignées, les provinces conquiſes étoient dévaſtées ; les villes priſes réduites en cendres ; les citoyens vaincus, égorgés ou réduits en ſervitude. La guerre eſt aujourd’hui beaucoup moins cruelle. Après le combat, il n’y a plus d’atrocités. On reſpecte les priſonniers. Les cités ne ſont plus détruites, ni les campagnes ravagées. Ce qu’on exige des peuples aſſujettis en contributions, équivaut à peine à ce qu’ils payoient d’impôts avant leur déſaſtre. Rentrent-ils à la paix dans leurs premiers liens, leur état ſe trouve n’avoir pas changé. Des traités aſſurent-ils au vainqueur leur ſoumiſſion, ils jouiſſent des mêmes avantages que tous ſes ſujets, quelquefois même de pluſieurs prérogatives très-importantes. Auſſi les nations, même les moins éclairées, s’occupent-elles peu de ces diſſenſions des princes. Auſſi regardent-elles ces querelles comme des démêlés de gouvernement à gouvernement. Auſſi verroient--