Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v10.djvu/237

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À meſure que la marine devenoit une ſcience, c’étoit une néceſſité qu’elle fût étudiée par ceux qui ſuivoient cette profeſſion. On parvint lentement, mais enfin on parvint à leur faire comprendre que les commandans qui auroient des idées générales fondées ſur des règles mathématiques, auroient une grande ſupériorité ſur des officiers qui, n’ayant que des habitudes, ne pourroient juger des choſes qu’ils auroient à faire que par leur analogie avec celles qu’ils auroient déjà vues. Des écoles s’ouvrirent de tous les côtés, & de jeunes gens y furent inſtruits dans la tactique navale & dans d’autres connoiſſances auſſi importantes.

C’étoit quelque choſe, mais ce n’étoit pas tout. Dans un métier où la diſpoſition, de la mer & des courans, le mouvement des vaiſſeaux, la force & la variété des vents, les fréquens accidens du feu, la rupture ordinaire des voiles & des cordages, cent autres circonſtances multiplient à l’infini les combinaiſons ; où, ſous le tonnerre du canon & au milieu des plus grands dangers, il faut prendre ſur le champ un parti qui décide de la victoire & de la fuite ; où les réſolutions