Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v10.djvu/286

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pour le mal. On a opposé les artifices aux artifices, les proſcriptions aux proſcriptions, les fraudes aux fraudes. Les nations ſe ſont énervées, en voulant énerver les nations rivales ; & il étoit impoſſible qu’il en fût autrement. Les rapports du commerce ſont tous très-intimes. Une de ſes branches ne peut éprouver quelque contrariété, ſans que les autres n’en reſſentent le contre-coup. Il entrelace les peuples, les fortunes, les échanges. C’eſt un tout dont les diverſes parties s’attirent, ſe ſoutiennent & ſe balancent. Il reſſemble au corps humain dont toutes les parties ſont affectées lorſqu’une d’entre elles ne remplit pas les fonctions qui lui étoient deſtinées.

Voulez-vous terminer les maux que des ſyſtêmes mal combinés ont faits à la terre entière ? abattez les funeſtes murs dont les nations ſe ſont entourées. Rétabliſſez cette heureuſe fraternité qui faiſoit le charme des premiers âges. Que les peuples, dans quelque contrée où le ſort les ait placés, à quelque gouvernement qu’ils ſoient ſoumis, quelque culte qu’ils profeſſent, communiquent auſſi librement entre eux que les habitans d’un