Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v10.djvu/363

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porteront un jour à la démonſtration ; & le premier gouvernement qui en fera la baſe de ſon adminiſtration, s’élèvera néceſſairement à un degré de proſpérité inconnue à toutes les nations & à tous les ſiècles.

Peut-être n’y a-t-il en ce moment aucun peuple de l’Europe, à qui ſa ſituation permette ce grand changement. Par-tout les impoſitions ſont ſi fortes, les dépenſes ſi multipliées, les beſoins ſi preſſans ; par-tout le fiſc eſt ſi obéré, qu’une révolution ſubite dans la perception des revenus publics, altérerait infailliblement la confiance & la félicité des citoyens. Mais une politique éclairée & prévoyante, tendra, à pas lents & meſurés, vers un but ſi ſalutaire. Elle écartera avec courage & avec prudence, tous les obſtacles que les préjugés, l’ignorance, les intérêts privés pourraient oppoſer à un ſyſtême d’adminiſtration, dont les avantages nous paroiſſent au-deſſus de tous les calculs.

Pour que rien ne puiſſe diminuer les avantages de cette heureuſe innovation, il faudra que toutes les terres, indiſtinctement, ſoient aſſujetties à l’impôt. Le bien public eſt un tréſor commun, dans lequel chaque citoyen