Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v10.djvu/38

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Les peuples ſont impitoyablement exterminés. Les hommes, les femmes, les enfans, les nouveaux nés, ceux qui ſont encore dans le ſein de leur mère, les animaux même ſont maſſacrés. Les fautes de la nation qu’il conduit, ſont cruellement châtiées. Le moindre ſigne de révolte, le plus léger murmure enfonce le glaive dans la gorge du coupable, ou entr’ouvre des gouffres ſous ſes pieds, Ce n’eſt jamais lui, c’eſt toujours Dieu qui ſe venge. Il plonge le peuple dans la misère, en le dépouillant du peu d’or qu’il poſſède. Il laiſſe en mourant des chefs animés de ſon eſprit. Il avoit préparé par la terreur & par la ſtupidité, le gouvernement théocratique, auquel ſuccéda le gouvernement monarchique ; ſi l’on peut donner ce nom à une conſtitution, ſous laquelle des rois tyrans de leurs ſujets, ſont les eſclaves du ſacerdoce. Cette ſingulière nation garde ſon caractère primitif ſous les viciſſitudes de ſa deſtinée. Le Juif vaincu, ſubjugué, diſpersé, haï, méprisé, reſte Juif. Avec ſes annales ſous ſon bras, il promène la Paleſtine dans tous les climats. Quelle que ſoit la région qu’il habite, il vit dans l’attente d’un libérateur, & meurt