Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v10.djvu/394

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tems & des moyens de mon induſtrie pour la conſtruction & la réparation des routes, je ſuis encore obligé de rendre en argent une portion conſidérable des productions que ma ſueur & mes travaux ont tiré de la terre ?

Pour moi, artiſan, qui ne puis travailler ſans être nourri, logé, vêtu, éclairé & chauffé ; ni me pourvoir de nourriture, d’abri, de vêtement, de lumière & de feu, ſans contribuer, puiſque tous ces moyens de ſubſiſtance ſont imposés ; ſi je ſuis encore obligé de rendre une partie du prix de mon tems & de mon talent à l’impoſition qui frappe directement ſur les productions de mon induſtrie ?

Pour moi, marchand, qui ai déjà contribué de mille manières, & par mes conſommations perſonnelles, & par les conſommations de mes ſalariés, & par le ſurachat des matières premières ; ſi je ſuis encore obligé de céder une portion du prix de la marchandiſe que j’envoie, & dont il ne me reviendra peut-être rien du tout, dans le cas de quelques-uns de ces accidens ſans nombre, dont la force publique ne s’engage, ni de me garantir, ni de me dédommager ?