Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v10.djvu/397

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une odieuſe cupidité, aura ambitionné le maniement des revenus publics, & qui parvenu à ce poſte important, à force d’intrigues & de baſſeſſes, aura abandonné le fiſc en proie à ſes paſſions, à ſes amis, à ſes flatteurs, à ſes protégés, au détriment de la force publique ? Périſſe la mémoire d’un tel miniſtre.

Sera-ce celui qui n’aura vu, dans le pouvoir remis en ſes mains que l’inſtrument de ſes inimitiés ou de ſes averſions perſonnelles, & le moyen de réaliſer les fantômes de ſon imagination féroce & déſordonnée ; qui traitera comme des abſurdités les opérations différentes de la ſienne ; qui s’irritera contre des erreurs vraies ou prétendues, comme ſi c’étoient autant de crimes ; qui mépriſera l’apologue des membres & de l’eſtomac ; qui énervera la partie du corps politique qui lui déplaira, par des faveurs excluſivement accordées à celle que ſon goût, ſa fantaiſie, ſon intérêt ou ſes préjugés auront préférée ; qui verra l’image du déſordre par-tout où les choſes ne ſeront pas analogues à ſes idées bizarres ; qui dénué de la ſageſſe néceſſaire pour corriger ce qui eſt défectueux, ſubſti-