Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v10.djvu/445

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découverte du Nouveau-Monde, qui devoit changer la face de l’ancien.

La lumière naquit au ſein des ténèbres. Un moine Anglois cultiva la chymie ; & préparant l’invention de la poudre, qui devoit ſoumettre l’Amérique à l’Europe, il ouvrit la porte aux vraies ſciences par la phyſique expérimentale. Ainſi la philoſophie ſortit du cloître, & l’ignorance y reſta. Quand Bocace eut mis au jour les débauches du clergé séculier & régulier, Galilée oſa deviner la figure de la terre. La ſuperſtition en fut effrayée ; elle jeta ſes cris ; elle lança ſes foudres : mais la philoſophie arracha le maſque du monſtre, & le voile dont étoit couverte la vérité. On ſentoit bien la foibleſſe & le menſonge des opinions populaires, ſur quoi portoit la baſe de l’édifice ſocial : mais pour détrôner l’erreur, il falloit connoitre les loix de la nature, & la cauſe de ſes phénomènes. C’eſt ce que chercha la philoſophie.

Dès que Copernic fut mort, après avoir conjecture, par la raiſon, que le ſoleil étoit au centre du monde, Galilée naquit & confirma, par l’invention du téleſcope, le vrai ſyſtême d’aſtronomie, ignoré ou mis en oubli,