Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v10.djvu/77

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paſſèrent non-ſeulement en uſage, mais en droit. La ſuperſtition, qui avoit conſacré la tyrannie, fut obligée d’y mettre un frein, L’égliſe, qui donnoit un aſyle à tous les brigands, établit une trêve entre eux. On ſe mit ſous la protection des ſaints, pour ſe ſouſtraire à la fureur des nobles. Les cendres des morts pouvoient ſeules en impoſer à la férocité : tant le tombeau fait peur, même aux âmes ſanguinaires.

Quand les eſprits, toujours effarouchés, furent diſposés au calme par la frayeur, la politique, qui ſe ſert également de la raiſon & des paſſions, des ténèbres & des lumières pour gouverner les hommes, haſarda quelque amélioration dans le gouvernement. D’un côté, l’on affranchit pluſieurs habitans dans les campagnes ; de l’autre, on accorda des exemptions aux villes. Il y eut par-tout plus d’hommes libres. Les empereurs, qui, pour être choiſis même par des princes ignorans & féroces, devoient montrer des talens & des vertus, préparèrent les voies à la réforme de la légiſlation.

Maximilien profita de tous les germes de bonheur que le tems & les événemens avoient