Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v10.djvu/85

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l’adminiſtration pourroit ſervir de modèle, ſe conduiſit toujours par des principes entièrement arbitraires.

Jacques I parut rappeler aux peuples des droits qui ſembloient oubliés. Moins ſage que ſes prédéceſſeurs, qui s’étoient contentés de jouir en ſecret, & pour ainſi dire, ſous les voiles du myſtère, d’un pouvoir illimité, ce prince, trompé par le mot de monarchie, confirmé dans ſon illuſion par ſes courtiſans & par ſon clergé, manifeſta ſes prétentions avec une aveugle ſimplicité, dont il n’y avoit point d’exemple. La doctrine d’une obéiſſance paſſive, émanée du haut du trône & enſeignée dans les temples, répandit une alarme univerſelle. À cette époque, la liberté, cette idole des âmes fortes, qui les rend féroces dans l’état ſauvage & fières dans l’état civil, la liberté qui avoit régné dans le cœur des Anglois, lors même qu’ils ne connoiſſoient qu’imparfaitement ſes avantages, enflamma tous les eſprits. Ce ne fut cependant, ſous ce premier des Stuarts, qu’une lutte continuelle entre les prérogatives de la couronne & les privilèges des citoyens. L’oppoſition