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Histoire philosophique

nations Européennes donnèrent de l’argent, & il leur fut permis de former des comptoirs, de les décorer même de leur pavillon.

XIV. État actuel du commerce dans le golfe Perſique, & de celui des Anglois en particulier.

Les révolutions ſont ſi fréquentes en Aſie, qu’il eſt impoſſible que le commerce y ſoit auſſi ſuivi que dans nos contrées. Ces événemens, joints au peu de communication qu’il y a par terre & par mer entre les différens états, doivent occaſionner de grandes variations dans l’abondance & dans la valeur des denrées. Baſſora, très-éloigné par ſa ſituation du centre des affaires, éprouve plus qu’aucune autre place cet inconvénient. Cependant, en rapprochant les tems, on peut, ſans crainte de s’écarter beaucoup de la plus exacte vérité, évaluer à douze millions les marchandiſes qui y arrivent annuellement par le golfe. Les Anglois entrent dans cette ſomme pour quatre millions ; les Hollandois pour deux ; les François, les Maures, les Indiens, les Arméniens & les Arabes, pour le reſte.

Les cargaiſons de ces nations ſont composées du riz, du ſucre, des mouſſelines unies, rayées & brodées du Bengale ; des épiceries de Ceylan & des Moluques ; de