menta encore, lorſque les deux compagnies, qui s’étoient fait une guerre ſi deſtructive, unirent leurs richeſſes, leurs projets & leurs eſpérances. Il fut depuis porté à 67 500 000 livres.
Avec ces fonds étoient achetées les denrées & les marchandiſes que fourniſſent ſi abondamment les Indes. La conſommation, s’en faiſoit dans la Grande-Bretagne, dans ſes comptoirs d’Afrique, dans ſes colonies du nouveau-monde & dans pluſieurs contrées de l’Europe. Le thé devint avec le tems un des grands objets de ce commerce.
Les lords Arlington & Oſſori l’introduiſirent en Angleterre. Ils y en apportèrent de Hollande en 1666, & leurs femmes le mirent à la mode chez les perſonnes de leur rang. La livre peſant ſe vendoit alors près de ſoixante-dix livres à Londres, quoiqu’elle n’en eût coûté que trois ou quatre à Batavia. Ce prix, qui ne diminua que très-lentement, n’empêcha pas que le goût de cette boiſſon ne fit des progrès. Cependant, elle ne devint d’un uſage commun que vers 1715. Alors ſeulement, on commença à prendre du thé vert : car juſqu’à cette époque, on n’avoit