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Histoire philosophique

les hommes euſſent voulu réunir à la fois, & ſur un même peuple, toutes les calamités qui déſolent ſucceſſivement l’univers, une séchereſſe, dont il n’y avoit jamais eu d’exemple dans ces climats, vint préparer une famine épouvantable dans le pays de la terre le plus fertile.

Il y a deux récoltes dans le Bengale, l’une en avril, l’autre en octobre. La première, qu’on appelle la petite récolte, eſt formée par de menus grains ; la ſeconde, déſignée ſous le nom de grande récolte, conſiſte uniquement en riz. Ce ſont les pluies, qui commencent régulièrement au mois d’août & finiſſent au milieu d’octobre, qui ſont la ſource de ces productions diverſes ; & c’eſt la ſechereſſe arrivée en 1769, dans la ſaiſon où l’on attendoit les pluies, qui fît manquer la grande récolte de 1769, & la petite récolte de 1770. Le riz, qui croit ſur les montagnes, ſouffrit peu, il eſt vrai, de ce dérangement des ſaiſons ; mais il s’en falloit beaucoup qu’il fût en aſſez grande quantité, pour nourrir tous les habitans de cette contrée. Les Anglois, d’ailleurs, occupés d’avance à aſſurer leur ſubſiſtance, & celle de leurs Ci-