Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v2.djvu/35

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

plus ſolide de l’Orient, parce que ſon objet eſt devenu un beſoin réel. Il étoit encore plus important dans ce tems-là, parce que le luxe de fantaiſie n’avoit pas fait alors en Europe les progrès qu’il a faits depuis ; & que les toiles des Indes, les étoffes, les thés, les vernis de la Chine, n’avoient pas le débit prodigieux qu’ils ont aujourd’hui.

III. Démêlés des Anglois avec les Hollandois.

Les Hollandois n’avoient pas chaſſé les Portugais des iſles où croiſſent les épiceries, pour y laiſſer établir une nation dont la puiſſance maritime, le caractère & le gouvernement, rendoient la concurrence plus redoutable. Ils avoient des avantages ſans nombre ſur leurs rivaux : de puiſſantes colonies ; une marine exercée ; des alliances bien cimentées ; un grand fonds de richeſſes ; la connoiſſance du pays, & celle des principes & des détails du commerce : tout cela manquoit aux Anglois, qui furent attaqués de toutes les manières.

Leur rival commença par les écarter des lieux fertiles où il avoit formé des établiſſemens. Dans les iſles où ſon autorité n’étoit pas encore établie, il chercha à les rendre odieux aux naturels du pays, par des accu-