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Histoire philosophique

tacha à la compagnie Françoiſe, dont il devint l’agent.

XI. Entrepriſes des François ſur l’iſle de Ceylan & ſur S. Thomé. Leur établiſſement à Pondichery.

Surate où on l’avoit fixé, ne rempliſſoit pas l’idée qu’il s’étoit formée d’un établiſſement principal. Il en trouvoit la poſition mauvaiſe. Il gémiſſoit d’être obligé d’acheter ſa sûreté par des ſoumiſſions. Il voyoit du déſavantage à négocier en concurrence avec des nations plus riches, plus inſtruites, plus accréditées. Il vouloit un port indépendant au centre de l’Inde, dans quelqu’un des lieux où croiſſent les épiceries, ſans quoi il croyoit impoſſible qu’une compagnie pût ſe ſoutenir. La baie de Trinquemale dans l’iſle de Ceylan lui parut réunir tous ces avantages, & il y conduiſit une forte eſcadre qu’on lui avoit envoyée d’Europe ſous les ordres de la Haye, & dont il devoit diriger les opérations. On crut, ou l’on feignit de croire qu’on pouvoit s’y fixer ſans bleſſer les droits des Hollandois, dont la propriété n’avoit jamais été reconnue par le ſouverain de l’iſle, avec qui l’on avoit un traité.

Tout cela pouvoit être vrai, mais l’événement n’en fut pas plus heureux. On publia un projet qu’il falloit taire. On exécuta lentement