Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v2.djvu/37

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célébrer ſa victoire. Les étrangers qui étoient dans le port, furent invités à ces réjouiſſances. Ce fut un malheur pour les Anglois, d’y être traités avec trop de diſtinction. Les Hollandois les rendirent reſponſables de ces préférences, & ne différèrent pas d’un inſtant leur vengeance. Ils fondirent ſur eux de toutes parts.

L’Océan Indien devint, à cette époque, le théâtre des plus ſanglans combats entre les navigateurs des deux nations. Ils ſe cherchoient, ils s’attaquoient, ils ſe combattoient en gens qui vouloient vaincre ou mourir. Le courage étoit égal des deux côtés ; mais les forces étoient différentes. Les Anglois ſuccomboient ; lorſque quelques eſprits modérés cherchèrent en Europe, où le feu de la guerre ne s’étoit pas communiqué, des moyens de conciliation. Le plus bizarre fut adopté, par un aveuglement dont il ne ſeroit pas aisé de trouver la cauſe.

Les deux compagnies ſignèrent, en 1619, un traité, qui portoit que les Moluques, Amboine & Banda, appartiendroient en commun aux deux nations ; que les Anglois auroient un tiers, & les Hollandois les deux tiers des